jeudi 30 juin 2011

Elle pensait quand elle était jeune que sa vie serait facile. Qu'elle aurait une grande maison avec un beau mari et des enfants. Enfin, au départ. Ensuite elle avait compris qu'elle ne voudrait pas de cette vie familiale clichée, mais elle pensait tout de même qu'elle aurait la vie originale et superbe qu'elle s'inventait. Seulement en grandissant, elle avait réalisé, comme tous, que ce ne serait probablement pas aussi facile. Qu'il était beau de se rêver une belle vie, simple et facile, mais qu'obtenir tout ce que l'on souhaite n'est pas nécessairement acquis. Elle avait compris qu'il lui faudrait travailler très dur, parce que les temps n'étaient pas faciles et qu'il faudrait dans tous les cas travailler d'arrache-pied. Les années d'études ne se comptaient plus, et les personnes aux diplômes accumulés sois-disant prisés étaient rejetés car trop qualifiés. Le monde et les gens étaient perdus dans une spirale infernale. La vie donc, qu'elle s'était imaginée belle, différente et remplie de bonheur, elle lui paraissait très loin, inaccessible. Elle avançait donc sans but précis, s'enfonçait dans des études qui ne lui plaisaient pas, vers un métier dont elle ne tirerait probablement aucune sorte d'épanouissement. Malgré tout ça, il faut trouver la force d'avancer, de continuer à rêver cette vie qui lui parait si belle, profiter des moments de bonheur offerts.

dimanche 29 mai 2011

C'est encore à moitié endormie qu’Émilie entra dans la cuisine. Sa colocataire, déjà levée depuis une heure, la regarda d'un oeil faussement compatissant. Cela faisait une semaine qu’Émilie avait arrêté la Fac, et qu'elle s'évertuait semble-t'il à mettre l'appartement sans dessus dessous. Emilie avait décidé sur un coup de tête de tout arrêter. Elle avait réalisé que la vie qu'elle était en train de se construire ne lui correspondait pas, et qu'il valait mieux se résigner maintenant à l'évidence plutôt que s'évertuer à foncer dans un mur. Ses parents n'avaient bien sûr pas compris sa décision, et il était évident qu'il ne la soutiendrait pas comme auparavant. Mais cela faisait déjà plusieurs années que la vie de leur fille n'était plus le centre de leur préoccupations, et qu'ils n'étaient pas aussi présents qu'ils auraient dus l'être. Emilie ne pouvait donc compter que sur elle-même dans cette nouvelle aventure. Sa colocataire et amie, Sandra, était à ses côtés, mais de toute évidence elle ne comprenait pas totalement son choix. Sandra venait de terminer brillamment sa cinquième année de droit, et ne comptait en arrêter là. Elle n'avait jamais manqué de rien et avait toujours pu réaliser la moindre de ses envies, tantôt grâce à la richesse de sa famille , tantôt par sa détermination sans limites. C'est ce qui avait attiré Emilie lorsqu'elles avaient fait connaissance deux ans auparavant. Sa force de caractère et son ambition. Emilie, qui n'avait jamais réellement eu confiance en elle et qui manquait de conviction, s'était sentie immédiatement rassurée à côté de cette force de la nature. Elles avaient très vite sympathisé et une forte amitié s'était tissée entre elles deux. Ainsi, bien que ne comprenant pas sa décision de tout arrêter , Sandra était tout de même aux côtés d'Emilie et la soutenait à la moindre de ses idées. Elle connaissait la fragilité de son amie, et son caractère influençable. Lui montrer qu'elle pouvait réussir par elle-même et qu'il fallait qu'elle se lance étaient primordiales.

 Après cette semaine de repos et de réflexions sur elle-même et ses projets, il était temps qu’Émilie se décide à propos de ce qu'elle allait faire. Elle avait en fait depuis plusieurs années un projet qui lui tenait vraiment à coeur, mais qu'elle s'était bien gardé de révéler. Elle avait toujours aimé voyager, rien ne l'attirait plus que l'inconnu et l'ailleurs. Seulement, elle avait été, comme beaucoup d'autres jeunes gens, entraînée sur les bancs de la Fac, comme si c'était de nos jours la seule voie possible pour toute personne censée. 

Elle avait donc pris une décision importante. Après avoir cherché sur internet, elle avait découvert des témoignages de personnes qui comme elle, avaient tout plaqué pour totalement changer de vie. Elle avait ainsi trouvé un site qui proposait de partir dans un village qui avaient été détruit par des catastrophes, et dont les populations avaient besoin d'aide afin de reconstruire. L'un de ces villages se trouvait au Pérou, où des pluies torrentielles avaient provoqué des éboulements très importants et le débordement de rivières. Des dizaines de personnes avaient disparus et la difficulté d'accès à cette région du pays n'aidaient pas les aides humanitaires, peu nombreuses, à organiser les chantiers. Elle avait donc décidé de partir. Elle avait un avion dans quelques jours, le temps de récupérer les papiers nécessaires et de saluer ceux qui lui manqueraient. 

jeudi 21 avril 2011

Il est 7h00. Le réveil sonne, un bruit strident et infernal s'en échappe. Une main s’abat sur la table de nuit, à la recherche désespérée de cet objet maudit. Une fois debout, le rituel matinal reprend. La douche, puis la tartine, le mascara, puis les chaussures, enfilées à la hâte, la veste à l'épaule et le sac sous le bras, la porte qui claque. Un fois de plus, le bus qui passe sous le nez, et le taxi attrapé après avoir grillé la file. Le café qui brûle les lèvres,   le portable qui vibre déjà dans la poche. Les klaxons qui résonnent, et les bouchons commencent ...Il est 8h, Paris s'éveille.

lundi 17 janvier 2011

Sans se soucier des apparences , elle allait et venait librement. On lui avait toujours dit qu'il était important de bien se tenir, d'être polie et correcte, de ne pas faire de vague. Mais elle en avait eu assez. Son père lui disait quand elle était petite qu'il fallait qu'elle profite de la vie, comme bon lui semblerait. Et que sa manière de voir les choses serait toujours meilleurs que ce qu'on lui imposerait de penser. Il était partit. Il n'en pouvait plus de cette femme qui rabaissait quiconque en un regard, qui laissait ses enfants dans leur malheur et ne pensait qu'à sa peine. Sa superficialité et son arrogance avaient eu raison de cette homme patient et fort. Il était partit un matin, elle avait eu le temps de n'apercevoir que ses valises et ce long manteau beige passer la porte. Elle s'était sentie très seule, et avait compris qu'elle devrait avancer pendant de longues années sans appuis, sans soutien. Elle avait accepté ce que sa mère lui avait imposé, avait appris à se taire et à se faire petite, minuscule parfois. Toute son adolescence, elle avait été transparente. Pour les autres et pour elle même. Sa mère ne lui avait appris qu'à se fondre dans les murs, à n'avoir aucun avis et à oublier qui elle était. Le jour où elle avait atteint cet âge de liberté, elle prit ses valises et partit à son tour. Elle ne reprit jamais contact, elle repartit de zéro.

dimanche 19 décembre 2010

L'eau ruisselait sur son visage. La pièce était envahie par les vapeurs d''eau brûlante qui s'échappaient de la douche. Il y était depuis plus d'une heure. Elle l'avait quitté , elle était partie. Il avait trouvé ses valises dans l'entrée quand il était arrivé. Elle l'attendait sur le fauteuil près de la fenêtre. La lumière du soir se reflétait sur sa peau doré et éclairait ses yeux. Brillants. Elle l'avait attendu car elle devait lui expliquer. Mais il n'y avait rien à expliquer, elle ne trouvait pas les mots. Elle partait, c'était tout. Tout était fini et il le savait. Cela faisait un moment qu'elle était distante, fuyante. Mais il n'avait aucun reproche à lui faire. Depuis des mois, il essayait de se convaincre d'une vérité déjà bien loin. Ils ne s'aimaient plus, c'était tout. Il regardait son visage qu'il avait trouvé si beau autrefois. Ses traits fins et gracieux étaient tirés par la fatigue et le doute. Il la regardait sans la voir, l'écoutait sans l'entendre. Elle ne pouvait plus supporter cette situation, elle était partie. Elle avait rencontré quelqu'un qui l'avait fait se sentir vivante. Ce qu'il n'avait pas prit la peine de faire depuis longtemps.
Elle était partie sans un mot. Le dernier regard qu'ils avaient échangés était plus fort que n'importe quelle parole. Ils avaient tous deux de l'affection pour l'autre, mais ils savaient que c'était fini. C'était la vie après tout. Il allait devoir avancer seul, il n'avait pas peur.

mercredi 15 décembre 2010

De ses yeux verts elle vit,
La légèreté de la pluie. 
Qui ne cessa de tomber
Jusqu'au soleil couché.

Elle se réveilla émue,
Sortit et tomba des nues. 
La rosée du matin fut
La plus splendide qu'elle n'eu jamais vu. 

Sa vie de jeune fille était,
Émotive et libérée.
L'insouscience elle connaissait,
Et plus que tout elle adorait.

L'autre nuit elle rêvait
De ses souvenirs passés.
Elle imagina sa vie
Remplies d'ivresses et de folie.