mercredi 8 décembre 2010

Il m'a fallu quelques secondes avant de réaliser ce qu'il m'arrivait . J'étais déconnecté , ailleurs. Je ne comprenais pas ce que je faisais là , dans cet endroit sombre et sordide. Plusieurs secondes furent nécessaires pour que mes yeux s'acclimatent à l'obscurité. Ce que je vit fut au dessus de toute épouvante , j'étais terrorisé. Je ne savais pas ce qui m'attendais, mais il fallait que je fuis. J'essaya de me lever mais le plafond était si bas que je pouvais à peine tenir debout. C'est à moitié levé, le dos courbé que je commença à avancer. Combien de temps ai-je marché dans ce long tunnel froid et humide ? Je n'en ai aucune idée. Le temps semblait ne pas avoir de prise ici. Comme s'il était suspendu. Je ne sentais même plus la tétanie de mes muscles, je n'avais qu'un but, sortir..

8h00 : Bip ! Bip ! Bip !
Une main s'abattit sur le radio-réveil. Nahuel se frotta les yeux et s'étira comme un chat. Les matins étaient toujours difficiles , mais aujourd'hui était un jour particulier, et elle trouva rapidement la force de sortir des draps. Il faisait un froid glacial dans cet appartement. Depuis une semaine la neige n'avait cessée de tomber.Les rues étaient recouvertes d'une épaisse couche de neige. Les transports aériens étaient jusque là bloqués , mais elle avait réussi à avoir un billet pour le premier avion qui décollerai aujourd'hui. Elle ne pouvait pas partir sans voir Mia , son amie d'enfance qui ne pouvait pas venir avec elle à cause d'une stupide blessure à la main. La plongée était la passion de Nahuel, qui en faisait depuis qu'elle était toute jeune. Elle décollait direction les Caraïbes dans 2heures , elle devait faire vite ou elle raterait l'avion. 

A la fin de cette journée , elle sentait qu'elle avait accompli quelque chose , qu'elle avait changé et mûrit. Le fait d'avoir rencontré Pablo n'était surement pas étranger à cette sensation. Dès qu'elle l'avait vu, son coeur s'était emballé , mais elle n'avait rien laissé paraître. C'était ridicule , on ne pouvait éprouver ceci en quelques secondes. A part dans les films , cela n'existe pas. Mais elle avait vu dans ses yeux qu'il se posait les mêmes questions. Une heure après , elle le retrouve au bout du ponton , lui aussi est venu réfléchir au calme. Elle s'assoit tranquillement et ne dit rien. Ils avaient imaginé une soirée tranquille avec leur amis , et n'avaient pas pensé qu'ils ne pourraient plus penser à rien mis à part à l'autre. 

Elle court , encore et encore. Elle fuit. Ils ne la comprennent pas mais tant pis . Elle sait. Elle est peut-être compliquée mais elle veut juste être libre. Libre de penser et de s'émerveiller. De courir ou de chanter, de danser. Ils la jugent mais ne cherchent pas à la comprendre. Alors elle court , elle fuit. Elle arrive dans un champs de tournesol , et court encore et encore. Et elle chante. Il fait beau et elle est libre. Tout est beau , et chaleureux. Elle ne rentrera pas.

J'ai toujours su que mon futur serait spécial. J'ai toujours su que j'étais différente. Plus jeune , quand tous les autres jouaient , je m'isolais pour lire ou dessiner. Plus tard , quand les filles parlaient pendant des heures , je préférais être seule et ne penser à rien. Je n'avais qu'une envie, être ailleurs. Mais je ne savais pas où. Je savais que quelque chose m'attendait , mais je ne savais pas quoi. Et un jour , j'ai su. Il fallait juste que je parte , alors j'ai pris le train. Il allait à Paris. Je n'étais jamais allée dans cette ville. Et j'étais totalement seule et perdue , mais je n'étais pas inquiète. Je marchais , j'avançais. J'allais à l'encontre de mon futur , c'était ma destiné. Chaque pas n'était qu'adrénaline et envie. Je ne m'étais jamais sentie plus vivante qu'à ce moment là.

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