dimanche 19 décembre 2010

L'eau ruisselait sur son visage. La pièce était envahie par les vapeurs d''eau brûlante qui s'échappaient de la douche. Il y était depuis plus d'une heure. Elle l'avait quitté , elle était partie. Il avait trouvé ses valises dans l'entrée quand il était arrivé. Elle l'attendait sur le fauteuil près de la fenêtre. La lumière du soir se reflétait sur sa peau doré et éclairait ses yeux. Brillants. Elle l'avait attendu car elle devait lui expliquer. Mais il n'y avait rien à expliquer, elle ne trouvait pas les mots. Elle partait, c'était tout. Tout était fini et il le savait. Cela faisait un moment qu'elle était distante, fuyante. Mais il n'avait aucun reproche à lui faire. Depuis des mois, il essayait de se convaincre d'une vérité déjà bien loin. Ils ne s'aimaient plus, c'était tout. Il regardait son visage qu'il avait trouvé si beau autrefois. Ses traits fins et gracieux étaient tirés par la fatigue et le doute. Il la regardait sans la voir, l'écoutait sans l'entendre. Elle ne pouvait plus supporter cette situation, elle était partie. Elle avait rencontré quelqu'un qui l'avait fait se sentir vivante. Ce qu'il n'avait pas prit la peine de faire depuis longtemps.
Elle était partie sans un mot. Le dernier regard qu'ils avaient échangés était plus fort que n'importe quelle parole. Ils avaient tous deux de l'affection pour l'autre, mais ils savaient que c'était fini. C'était la vie après tout. Il allait devoir avancer seul, il n'avait pas peur.

mercredi 15 décembre 2010

De ses yeux verts elle vit,
La légèreté de la pluie. 
Qui ne cessa de tomber
Jusqu'au soleil couché.

Elle se réveilla émue,
Sortit et tomba des nues. 
La rosée du matin fut
La plus splendide qu'elle n'eu jamais vu. 

Sa vie de jeune fille était,
Émotive et libérée.
L'insouscience elle connaissait,
Et plus que tout elle adorait.

L'autre nuit elle rêvait
De ses souvenirs passés.
Elle imagina sa vie
Remplies d'ivresses et de folie.

dimanche 12 décembre 2010

Il se demandait parfois comment aurait été sa vie s'il ne l'avait pas quitté. Ils étaient jeunes et insouciants mais il l'aimait. Il l'avait quitté à la fin de l'université, quand , leur diplômes en poche,  ils allaient commencer une nouvelle vie. Il sait qu'elle aurait voulu partir avec lui. Il aurait pu démarrer à zéro avec elle, ils se seraient construit une vie commune. Mais il rêvait d'aventure, de nouveautés, de découvertes. Il n'avait réalisé que plus tard que sa seule et véritable aventure, c'était elle. Tous les jours elle lui apportait joie et gaieté. Ils étaient si heureux. Il l'avait rencontré un après-midi, il faisait des heures supplémentaires en tant que tuteur pour payer sa chambre étudiante et elle travaillait à la bibliothèque. Ce jour-là il avait attendu pendant plus d'une heure son élève, qui n'était finalement jamais venue. Elle avait remarqué qu'il s'impatientait et était venue lui parler, comme s'ils étaient déjà amis. Ils avaient parlé pendant des heures, jusqu'à la fermeture. Il l'avait invité à manger avec lui.. Ils ne s'étaient plus quittés. Le jour de la remise des diplômes, elle était plus belle que jamais, rayonnante. Il lui annonça la nouvelle après le repas partagé avec leurs amis. Il vit son visage se décomposer. La séparation fut beaucoup plus douloureuse qu'il ne s'y attendait. Était-ce vraiment ce qu'il désirait? Il était trop  tard , sa décision était prise. Il ne pouvait pas faire marche arrière. Il voyait encore son visage, et son regard, pleins d'incompréhension. Il aurait voulu lui expliquer , lui dire qu'il avait besoin de ce nouveau départ, seul. Mais il était resté muet, il ne voulait pas aggraver sa peine. Il ne pouvait pas. Il pensait à cette époque qu'il rencontrerai une fille, qu'il aimerait encore plus. Après tout, il avait toute la vie devant lui .. Il avait bien sûr connu d'autres filles, d'autres femmes, mais aucune ne le rendait aussi heureux qu'elle l'avait fait. Son souvenir le hantait depuis quelques mois. Il avait des regrets. Il avait cherché à la revoir mais ils n'avaient plus d'amis en commun depuis longtemps, et il avait échoué.. Un bruit de klaxon le sortit brusquement de son rêve . Il était en retard, il devrait courir pour arriver à l'heure à son rendez-vous. Il n'y avait pas encore trop de monde dans la rue à cette heure là. Il accéléra et sans ralentir tourna au coin de la rue. Il n'eu pas le temps de stopper sa course, une femme arrivait en vélo. Ses papiers volèrent dans tous les sens. Il essaya de se relever mais la tête lui tournait. La femme se précipita pour le soutenir et lui glissa un bras dans le dos en s’excusant avec une telle rapidité qu'il ne comprenait que la moitié de ce qu'elle disait.. Cette voix si vive et clair lui était familière, il regarda les yeux de celle qui l'avait miraculeusement heurté. Son visage aussi lui était familier, il ne serait définitivement pas à l'heure à son rendez-vous.

vendredi 10 décembre 2010

Elle monte dans le bus et sens un regard. Le chauffeur a probablement remarqué le petit caché sous son manteau. Elle sait qu'il est en sécurité ici, contre elle. Elle sentait son souffle léger dans son coup. Contre son coeur. Elle descend du bus à l'arrêt suivant. Il fait froid mais elle aime cette période de Noel. Et la neige sur les trottoirs lui rappelle son enfance à la campagne. Tout était plus beau sous la neige. Elle sentait le petit souffle s’accélérer, il avait froid. Elle pressa le pas. Dans dix minutes ils seraient au chaud, devant la cheminée. Le petit bonnet qu'il portait lui chatouillait le nez. Elle vit en arrivant à la fenêtre les enfants qui jouaient devant le sapin, il étaient heureux. Elle était heureuse. Elle entra dans la maison, le sourire aux lèvres.
Il ne savait pas où allait déboucher ce si long tunnel, ni ce qui l'attendait à sa sortie. Il se demandait simplement si ce cauchemar s'arrêterait. Il était épuisé et sa tête le faisait souffrir, il avait probablement été assommé par un coup. Il sentait l'air sur sa peau, la sortie n'était pas loin. Encore quelques mètres et il serait dehors. Les secondes qui suivirent lui paraissaient durer une éternité. La lumière fut si soudaine et aveuglante qu'il du couvrir ses yeux de ses deux bras. La tête lui tournait mais il était en vie, l'air qui emplissait ses poumons était une renaissance. Il pouvait maintenant ouvrir les yeux. Cet endroit qu'il lui semblait n'avoir jamais vu lui était familier. Les arbres , gigantesques, encerclaient l'entrée du tunnel. L'air était sec et le souffle du vent emmêlait ses cheveux. Il fit quelques pas en direction d'un point de lumière parmi les arbres. Il arriva sur la crête d'une falaise, dans le vide. Rien autour. Juste cet immense ravin qui n'en finissait pas. Abrupte. Il essaya de contourner les arbres mais il rencontra le flan de la montagne. Il avait deux options, escalader ou sauter. Il était perdu. Comment était-il arrivé ici ? Et pourquoi? Il y avait obligatoirement une issue.. Il repensait aux dernières images qu'il avait en mémoire. Sa femme était assise sur la balustrade, face à la mer. Le vent soufflait dans ses cheveux blonds .. Depuis quelques temps elle était ailleurs. Il savait ce qui n'allait pas mais ne lui en avait jamais parlé. Depuis que leur petite Sofia avait disparue elle ne pouvait plus être heureuse. Il avait eu beaucoup de mal à faire face lui aussi. Mais il fallait que l'un d'eux soit fort, pour pouvoir soutenir l'autre. Et c'est lui qui le premier avait pris le dessus. Il avait tenté de la distraire, de lui changer les idées. Mais rien n'y faisait. Et il comprenait.
Il devait rentrer, il devait trouver une solution, et vite .

jeudi 9 décembre 2010

Elle n'avait pas réfléchit aux conséquences que cela aurait. Elle avait agit dans un moment d'excitation, emportée par la folie des autres. Ils l'avaient prévenu, ils lui avaient dit que ce serait une découverte magnifique, qui la changerai à jamais. Mais elle n'avait pas écouté. Comme toujours. Ils avaient pris les voitures en direction de la plage. La Lune était pleine et les vagues brillaient dans la nuit. Un des garçons proposa une baignade et tout le monde accepta. L'eau était glaciale mais à cette heure avancée, leur sens étaient inhibés. Ils plongèrent dedans et s'éloignèrent du bord de l'eau. Ils chahutaient au loin , on entendait que les cris de leurs jeux et leur mouvements dans l'eau. Elle restait sur la plage, à savourer ce délicieux moment. Lorsqu'ils la rejoignirent, ils allumèrent un feu et l'un d'eux commença à chanter , accompagné par la guitare d'un autre. Les flammes pétillaient devant ses yeux humides. Elle savait qu'elle n'oublierait jamais ce moment , que tous ce qu'ils lui avaient raconté était vrai. On ne pouvait repartir de ce lieu. Ou tout du moins, on n'en repartait pas sans savoir ce qu'était le paradis.

mercredi 8 décembre 2010

Ici personne ne le dérange. Il vient souvent réfléchir sur le toit de ce parking , en plein centre-ville. Tout est plus calme, plus paisible. Le soleil se lève. La vue s'étend au delà des immeubles au loin. Comme si la ville était infinie. Le ciel prend des couleurs rose orangée. Il se souvient comment c'était avant, quand sa mère était encore avec eux. Depuis qu'elle est partie, lui et ses frères n'arrivaient plus à avancer. Ils stagnaient. Et il étouffait, lui qui avait maintenant toutes les responsabilités. Il demandait juste un peu de liberté, un peu d'innocence. Il venait ici se rappeler sa vie d'avant, comment était son père quand il voyait sa mère dans la cuisine. Son sourire aujourd'hui disparu. Son sourire noyé par la fatigue. Et le chagrin. Son père n'avait plus jamais été le même. Lui autrefois si gai et chaleureux n'était plus qu'une âme en peine, qui essayait tant bien que mal de survenir aux besoins de sa famille. Sa mère n'avait jamais dit au revoir. Elle était partie un matin avec ses valises. Comme la nuit qui s'en va avec le jour; Sans laisser de mots, juste un père en larmes qui n'avait pas parlé pendant des jours. Il avait tenté de la retrouver mais elle n'avait laissé aucune traces. Depuis ce jour , il aimait son père plus que tout au monde. Cette brutale séparation les avait indéfiniment rapprochés. Mais c'était un secret, cet homme trop fort et trop fier ne pouvait déclarer à ses fils l'amour qu'il leur portait. Le soleil était déjà haut dans le ciel ,il était temps qu'il parte.
Il m'a fallu quelques secondes avant de réaliser ce qu'il m'arrivait . J'étais déconnecté , ailleurs. Je ne comprenais pas ce que je faisais là , dans cet endroit sombre et sordide. Plusieurs secondes furent nécessaires pour que mes yeux s'acclimatent à l'obscurité. Ce que je vit fut au dessus de toute épouvante , j'étais terrorisé. Je ne savais pas ce qui m'attendais, mais il fallait que je fuis. J'essaya de me lever mais le plafond était si bas que je pouvais à peine tenir debout. C'est à moitié levé, le dos courbé que je commença à avancer. Combien de temps ai-je marché dans ce long tunnel froid et humide ? Je n'en ai aucune idée. Le temps semblait ne pas avoir de prise ici. Comme s'il était suspendu. Je ne sentais même plus la tétanie de mes muscles, je n'avais qu'un but, sortir..

8h00 : Bip ! Bip ! Bip !
Une main s'abattit sur le radio-réveil. Nahuel se frotta les yeux et s'étira comme un chat. Les matins étaient toujours difficiles , mais aujourd'hui était un jour particulier, et elle trouva rapidement la force de sortir des draps. Il faisait un froid glacial dans cet appartement. Depuis une semaine la neige n'avait cessée de tomber.Les rues étaient recouvertes d'une épaisse couche de neige. Les transports aériens étaient jusque là bloqués , mais elle avait réussi à avoir un billet pour le premier avion qui décollerai aujourd'hui. Elle ne pouvait pas partir sans voir Mia , son amie d'enfance qui ne pouvait pas venir avec elle à cause d'une stupide blessure à la main. La plongée était la passion de Nahuel, qui en faisait depuis qu'elle était toute jeune. Elle décollait direction les Caraïbes dans 2heures , elle devait faire vite ou elle raterait l'avion. 

A la fin de cette journée , elle sentait qu'elle avait accompli quelque chose , qu'elle avait changé et mûrit. Le fait d'avoir rencontré Pablo n'était surement pas étranger à cette sensation. Dès qu'elle l'avait vu, son coeur s'était emballé , mais elle n'avait rien laissé paraître. C'était ridicule , on ne pouvait éprouver ceci en quelques secondes. A part dans les films , cela n'existe pas. Mais elle avait vu dans ses yeux qu'il se posait les mêmes questions. Une heure après , elle le retrouve au bout du ponton , lui aussi est venu réfléchir au calme. Elle s'assoit tranquillement et ne dit rien. Ils avaient imaginé une soirée tranquille avec leur amis , et n'avaient pas pensé qu'ils ne pourraient plus penser à rien mis à part à l'autre. 

Elle court , encore et encore. Elle fuit. Ils ne la comprennent pas mais tant pis . Elle sait. Elle est peut-être compliquée mais elle veut juste être libre. Libre de penser et de s'émerveiller. De courir ou de chanter, de danser. Ils la jugent mais ne cherchent pas à la comprendre. Alors elle court , elle fuit. Elle arrive dans un champs de tournesol , et court encore et encore. Et elle chante. Il fait beau et elle est libre. Tout est beau , et chaleureux. Elle ne rentrera pas.

J'ai toujours su que mon futur serait spécial. J'ai toujours su que j'étais différente. Plus jeune , quand tous les autres jouaient , je m'isolais pour lire ou dessiner. Plus tard , quand les filles parlaient pendant des heures , je préférais être seule et ne penser à rien. Je n'avais qu'une envie, être ailleurs. Mais je ne savais pas où. Je savais que quelque chose m'attendait , mais je ne savais pas quoi. Et un jour , j'ai su. Il fallait juste que je parte , alors j'ai pris le train. Il allait à Paris. Je n'étais jamais allée dans cette ville. Et j'étais totalement seule et perdue , mais je n'étais pas inquiète. Je marchais , j'avançais. J'allais à l'encontre de mon futur , c'était ma destiné. Chaque pas n'était qu'adrénaline et envie. Je ne m'étais jamais sentie plus vivante qu'à ce moment là.